Le pesticide, drogue dure dépénalisée et encouragée
Source : http://resistanceinventerre.wordpress.com/2012/11/01/le-pesticide-drogue-dure-depenalisee-et-encouragee/
Publié le 1 novembre 2012 by werdna01
Le Canard Enchaîné – mercredi 31 octobre 2012 – J.-F. J.
Il y en a partout. Dans les champs, les parcs, les jardins, les nappes phréatiques. Dans les fruits, les
légumes, les céréales. Les pesticides, tueurs d’insectes, de mauvaises herbes ou de champignons, s’insinuent dans nos vies d’Occidentaux depuis plus de soixante ans. Un récent rapport du Sénat
vient d’en dénoncer l’addiction toute particulière des français. Laquelle date du lendemain de la libération, quand l’agriculture intensive s’est mise à nourrir le pays et à surproduire, faisant
de l’Hexagone le 2ème exportateur agricole mondial.
Et la toxicomanie nationale n’a cessé de croître. Troisième consommateur de la planète, la France a vu se développer des maladies liées à ces poisons chimiques : des dermatoses aux troubles
neurologiques, voire aux cancers, en passant par l’asthme et les rhinites. Des affections auxquelles les agriculteurs sont, de très loin, les plus exposés. Surtout les préposés aux pulvérisations
ou ceux qui travaillent dans les serres. Théoriquement, les épandages sont aujourd’hui interdits. Sauf que, aux Antilles, à cause d’un champignon qui affecte les feuilles de bananier, les
préfectures ont récemment signé des arrêtés dérogatoires.
En 2008, le gouvernement a tenté d’inverser la tendance en décrétant un plan (Ecophyto) qui devait réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici à 2018. Un triomphe, pour l’instant : de
2008 à 2011, la consommation de pesticides a encore augmenté de 2,6%… Certains industriels, dont la production stagnait, se redressent. Ainsi, les bénéfices de l’allemand Basf sont en hausse, en
partie grâce aux « phytos ».
Pour garantir leurs intérêts face aux irresponsables (et heureusement inefficaces) écolos, ces chimistes, dont
Monsanto, Bayer, Syngenta, DuPont de Nemours, se sont regroupés en un lobby au nom rassurant : l’Union des industries de la protection des plantes. Ils fabriquent, assure leur site, des
« produits phytopharmaceutiques » (ça sonne mieux que « pesticides »), défendent de « bonnes pratiques » garantissant des « denrées végétales saines »
compatibles avec une « agriculture raisonnée ». Et on voudrait vraiment réduire l’activité de ces amis de la nature et de la santé ?
Arrêtez d’aimer ce qui rend votre vie invivable… (Charlie Hebdo 31/10/12- Edito de Bernard Maris)
[…] 3,5% des terres françaises ont converties au bio, et ça ne bouge pas, contre 17,2% des terres autrichiennes ! Les grandes exploitations céréalières, les producteurs d’oléagineux et les
viticulteurs sont les plus grands consommateurs de poison. Ces gens là n’abîment pas la compétitivité, c’est sûr, ils abîment la santé. En plus ce n’est même pas vrai, finalement ils abîment
aussi la compétitivité ! L’industrie agroalimentaire française ne cesse de perdre des parts de marché. Les Français vendent des cochons « merde in France » aux Allemands, qui, plus
malins, leur revendent bien plus cher du saucisson. On attend les réactions du ministre de l’agriculture Le Foll sur ce scandale des pesticides, bien entendu épaulé par Duflot.
Bien entendu les patrons agroindustriels se drapent dans la « nouveauté », le « progrès » dont ils se réclament les vecteurs. C’est quoi le progrès de l’agroalimentaire ?
Faire crever les gens en tartinant leur pain aux fongicides de crème aux pesticides ? Ou être réactionnaire, et revenir à des cultures respectueuses des équilibres et de la
biodiversité ? C’est quoi le progrès, chercher à modifier les smartphones pour que le crétin moyen en change tous les mois plutôt que tous les ans ? Arrêtez de vouloir transformer notre
cerveau en calculette et notre foie en filtre à pesticides ! …
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